Il était une fois un homme et une femme qui avaient un garçon et une fille.
Un jour ils viennent à mourir et le garçon et la fille restent orphelin, sans une miette de pain, affamés. Ils se rendent dans la grange et ils regardent dans la réserve de blé. Pas un grain! Ils regardent à côté, pas un grain non plus !!
Ils regardent encore plus loin : toujours rien. Encore une fois et voilà qu'ils trouvent un petit pois. Tous les deux se réjouissent, ils s'approchent de la fenêtre et commencent à partager le petit pois en deux à l'aide d'un couteau.
Mais ils n'arrivent pas à le couper en deux. A force d'appuyer, le petit pois saute jusqu'en bas de la fenêtre. Ce petit pois a commencé à germer. Il en est sorti un bouleau qui a poussé poussé jusqu'au ciel. Le garçon dit à sa soeur
-"J'y vais, je monte sur le bouleau et je vais jusqu'au ciel". Il monte, il monte, longtemps il monte, et voilà qu'il arrive près d'une petite maison, et que cette petite maison tourne ! Le frère entre dans la maison, et qu'est ce qu'il voit ? Une sorcière (djågibab) est en train de moudre du seigle et elle porte en bas du dos un hachoir. La sorcière demande au petit gars
- "D'où viens tu ? le gars répond - "Je suis orphelin, je n'ai ni père, ni mère, mais ma soeur m'attend en bas". Il lui raconte comment le petit pois lui est tombé des mains, pour atterrir sous la fenêtre, a germé et qu' il en est sorti un bouleau qui monte jusqu'au ciel.
La sorcière le croit. Elle donne des kokat' et des gâteaux. Le garçon se réjouit, il redescend le long de l'arbre, saute aux pieds de sa soeur et lui raconte comment il a rencontré là-haut une sorcière. Ils mangent les kokat' et les gâteaux. A peine ont-ils fini de manger que le frère dit à sa soeur :
-"Ecoute ! je vais me changer en coq, et le coq va aussitôt se percher et chante. "Cocorico!" La fille (neitsukaine) prend le coq et le porte au milieu des poules, elle dit :
-"Piquez-le, piquez ce coq !", mais le coq mange toutes les poules, sort du poulailler, et monte de nouveau sur un perchoir. Il se dresse, et de nouveau il chante "Cocorico!" La fille emporte le coq, le jette au milieu des moutons, et ordonne de piétiner ce coq.
-"Piétinez-le", mais le coq mange tous les moutons monte sur son perchoir et chante "Cocorico!" La fille de nouveau prend le coq, l'emporte dans l'écurie :
"Chevaux ! Envoyez lui une bonne ruade, piétinez-le !".
Mais le coq mange même les chevaux ! Il monte à nouveau sur son perchoir, et chante "Cocorico!" La fille entre en colère ; elle prend le coq, l'emporte dans l'étable, le jette au milieu des vaches :
- "Envoyez lui vos cornes, piquez-le avec vos cornes !" dit-elle, mais le coq mange même les vaches... et de nouveau il monte sur son perchoir, et chante "Cocorico!" La fille entre dans une colère encore plus noire, et jette le coq dans l' étuve.
- "Qu'il étouffe dans la puanteur de la fumée !" Mais quand elle eut mis le coq dans le sauna, il péta comme un canon et la cabane explosa. Il s'en est sorti, et ils sont encore vivants à l'heure qu'il est !