Il est bien connu que les mines naines sont peuplées d'innombrables créatures : de la chauve-souris, au skörff des cavernes, en passant par le gobelin des mines, les rencontres ne sont pas rares et souvent plus ou moins dangereuses. Mais il est une créature bien mystérieuse que l'on nomme le kobold...
Il y a bien longtemps, à l'époque où la barbe d'Uzbad Gabïl Gamïl n'était pas encore très longue, les nains ne connaissait pas l'existence des kobolds. Un jour, Branik le mineur se rendit dans un coin très reculé de la montagne avec son compagnon Agrul, afin d'extraire quelques minerais. Alors qu'ils arrivaient sur le site d'exploitation, les deux nains entendirent des bruits étranges. « Des gobelins... » Susurra doucement Branik, « va prévenir les autres... moi je vais rester ici pour les surveiller... » Sans un mot, Agrul acquiesça et fit demi-tour pour chercher du renfort. Pendant ce temps, le vaillant Branik éteignit sa lampe, et armée de sa pioche et de son courage, il s'avança en direction du bruit. Au détour d'un tunnel, il vit de la lumière. Hésitant quelques secondes à faire demi-tour, il prit son courage à deux mains et s'avança en direction de la lumière, le plus silencieusement possible. Il parvint enfin au croisement: le bruit de piaillement était de plus en plus fort. Son cœur battait à tout rompre. Il allait passer sa tête derrière le coin pour essayer d'estimer le nombre de gobelins, mais un bruit derrière-lui le fit sursauter. Il se retourna pour observer la source du bruit: il vit une paire d'yeux luisants, le scrutant fixement. Puis une autre, et encore une autre... Au total, une demi-douzaine de paires d'yeux était en train de le scruter. Alors, dans un geste désespéré, Branik leva sa pioche au dessus de sa tête et chargea en hurlant... Pendant ce temps là, Agrul se hâtait de revenir avec des renforts.
Les bruit de gobelins se répercutaient toujours sur les galeries, bien qu'un peu plus fort que la dernière fois. Ils éteignirent tous leurs lampes, prêt à intervenir, le marteau et la hache au poing. Au détour d'un tunnel, ils retrouvèrent la pioche de Branik, gisant sur le sol. La colère commença à monter dans les rangs, mais les valeureux guerriers ne perdirent pas leur sang froid, se dirigeant d'un pas déterminé vers le croisement d'où venait la lumière.
Puis une voix éraillée s'éleva dans les tunnels : c'était la voix de Branik. Alors, se retournant vers ses compagnons, Argul brandit son marteau et hurla « POUR BRANIK ! ». Puis, dans une rage furieuse il se retourna et chargea en direction de la lumière et des bruits. Mais que ne fut pas leur surprise lorsqu'ils trouvèrent Branik entrain de chanter, une chope de bière à la main, entouré de petite créature d'environ un mètre de haut qui tenaient également des chopes de bière. Ces créatures, qui semblaient d'origine reptilienne, se tenaient debout, sur leurs pattes arrière, et étaient vêtues de pagne en peau d'animal. Branik tenait par l'épaule une de ses créatures et dansait avec lui lorsqu'il vit ses amis effarés par le spectacle qui se déroulait devant eux. Recueil de contes et légendes Gronno 44 « Hey!!! Salut les copains!!! hic! »
Les guerriers nains rangèrent leurs armes. Agrul se dirigea vers Branik et dit: « Mais c'est quoi ces créatures... Et… Ha ! Tu sens l'alcool à plein nez ! » Tout en titubant, le mineur lui répondit du mieux qu'il put: « Et bin ça tu vois, hic!, c'est mes amis... Je leur ai demande ce qu'ils étaient, hic!, et ils m'ont dit qu'ils étaient des Kobolds... hic! Enfin, ce n’est pas grave ce qu'y sont, parce qu'ils ont de la bière... hic! Un régal ! »
Puis il se remit à chanter, imité très vite par les kobolds. Aujourd'hui, comme tout le monde le sait, les kobolds et les nains vivent en harmonie. Il n'est pas rare de retrouver un kobold dans la maison d'un nain, en train de faire la cuisine, car ses créatures sont de très bons cuisiniers. Mais leur grande spécialité, c'est la bière ! La bière des kobolds est réputée par delà les frontières du royaume nain. Son goût indescriptible, presque magique et sa fraicheur incroyable (même à température ambiante) ont forgé sa renommée. Mais attention: seul les buveurs les plus expérimentés peuvent se risquer à la boire, car son très fort taux d'alcool en à surpris plus d'un.
Auteur inconnu