Le conte fait partie de la littérature orale ; il appartient à la culture populaire. Dans de nombreux pays, cette culture est encore présente aujourd'hui même si elle tend à être en perte de vitesse. En occident, la lecture de livres aux enfants remplace peu à peu cet art même si, dans un dernier sursaut, l'étude des contes et du contage n'a jamais fait l'objet d'autant d'attention. On se rend mieux compte aujourd'hui de la perte immense de ce patrimoine dont on ne connaît que peu de secrets.
Au Moyen-Age, toutes les classes de la population affectionnaient les contes. C'était la plupart du temps un serviteur, doué pour ce genre d'exercice, qui racontait à ses maîtres.
Dans la bourgeoisie du XVIIIème siècle, il a été considéré que les contes étaient destinés aux enfants. Ces derniers ont été manipulés en conséquence. Dans les classes populaires, cependant, les contes ont continués à vivre.
Au XIXème siècle, le conte était l'apanage des gens des campagnes.
Conter est un art difficile et exigeant qui demande à celui qui s'y risque une foule de qualités : du goût pour l'art de dire, une bonne mémoire, une excellente culture générale, du talent et un sens du merveilleux hors du commun. Toutes les facettes de sa personnalité ressortent lorsqu'il "dit".
Conter est un art et comme tout art, le contage a ses artistes : les conteurs. Ils ont pour la plupart leur répertoire propre ; excellent dans certains types de contes ou ont une prédilection pour certains auteurs ou certains contes.
Il arrive au conteur de raconter plusieurs fois le même conte mais jamais il n'emploie les mêmes termes ni les mêmes figures. A côté des éléments stables qui forment la trame du conte, il en existe d'autres, plus mouvants, qui lui permettent d'improviser.
Le conteur se sert de sa voix mais aussi de ses gestes sans pour autant être un acteur. C'est son attitude envers le public, son positionnement dans l'espace lui donne un rayonnement et l'attention du public.
Trois paramètres interviennent dans l'art du contage :
1) Le cadre de la réunion : lieu, saison, heure, occasion, objet
Le lieu se doit d'être accueillant et proportionné au nombre de spectateurs. On préférera à une vaste salle vide, une petite salle bien remplie. Lorsque la salle est trop vaste, on la coupera à l'aide d'un paravent situé derrière le conteur.
Le conteur fera face au public et aura un angle de vue de 120 ° au maximum. Tout ce qui pourrait faire obstacle au public est supprimé.
L'éclairage sera doux, pas trop direct, mais permettra néanmoins de bien voir le conteur. On évitera l’éclairage au néon, la pénombre, et les contre-jours.
Le son est un élément essentiel. Le conteur doit être audible de tous. On veillera à supprimer les bruits de fond.
2) La sélection des participants : sexe, classe d'âge, milieu social
3) Le répertoire : choix du conte et de la langue utilisée.
Le contage est principalement utilisé dans trois milieux :
1) Les communautés de travailleurs itinérants : marins, bûcherons, ... principalement des communautés d'hommes. Les contes utilisés sont le plus souvent très longs, très fournis et durent parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
2) Les communautés de séjours temporaires forcés : prison, hôpitaux, ... Les contes utilisés sont bien souvent spécifiques aux difficultés rencontrées.
3) Les communautés de travail ou de loisir : stages, camps, ... Les contes utilisés sont de natures différentes en fonction des participants.
