La voiture dérapa dès la sortie du virage, elle essaya de la contrôler mais celle-ci continua lentement sa course pour finir par s’immobiliser contre le talus enneigé. La tempête faisait rage, Syllia n’aurait pas dut prendre ce raccourci qui longeait la forêt. Maintenant la nuit tombait elle n’osait pas descendre voir les dégâts sur son véhicule. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. C’était le printemps, depuis qu’elle avait quitté Paris en début de matinée, le soleil avait toujours brillé au travers de son pare-brise.
Il était là, caché dans le creux d’un arbre, le dos au vent. Il avait assisté à la scène, puis le choc sur le talus l’avait fait sursauté, mais il ne s’était pas enfui. C’était la première fois qu’il voyait un être humain de si prêt, d’habitude il gardait ses distances au moins une bonne centaine de mètres. Mais devant cette déesse qui était apparu dans son carrosse gris clair, il n’avait ressenti aucune crainte. Bien au contraire, il l’avait reconnu tout de suite, celle qui apparaissait dans ses rêves lorsqu’il était malheureux.
Ses déplacements devenaient de plus en plus pénible et l’éloignaient sans cesse de sa famille. Elle était technicienne dans cette entreprise de machines agricoles ou elle travaillait depuis peu. Pourquoi avait-elle accepté ce dépannage au fin fond de la Picardie? L’automobile patinait au moindre coup d’accélérateur et s’enfonçait un peu plus dans le sol. Impossible de repartir. Syllia sortie son téléphone portable, pour demandé secours, mais la liaison ne passait plus. Elle ouvrit sa portière, malgré ce tourbillon neigeux il ne faisait pas froid.
Il s’approcha de quelques mètres, ses cheveux flottaient dans le vent dégageant ses oreilles légèrement pointues. Indifférent aux changements brusque de température, sa peau imberbe et blanche était couverte d’un simple gilet sans manche et d’un pantalon court. Il émit un son, une mélodie, quelques notes que les arbres reprirent en écho.
Syllia avait entendu, un frisson lui parcouru le dos. Puis de nouveau il se fit entendre, avec plus de clarté.
Il y a quelqu’un? Répondez moi? Elle se retourna, le vit, appuyé contre l’arbre presque caché. Puis une grande rafale de vent balaya la tempête, la Lune éclairait désormais le ciel, quelle heure était-il? Ce chant comparable aux lyres antiques l’attirait comme une force magnétique, elle avança vers lui.
Elle était jeune, belle avec ses boucles d’or, il ne pouvait trouver meilleur ambassadrice. Il s’approcha aussi.
Qui es-tu demanda Syllia?
Je suis l’elfe Sylvain, le génie des bois, des forces de la nature. J’ai un message pour les enfants de la terre.
Ses grand yeux étonnaient ne cessaient de la dévisager, il souleva sa berline, défroissa son pare-choc et reposa son véhicule sur la route.
Quel est ce message demanda Syllia?
La couche d’ozone qui entoure la terre se nomme la stratosphère. Elle joue un rôle vital en absorbant la plupart de rayons ultra-violet. L’absorption de ces rayons par l’ozone crée une source de chaleur et joue un rôle déterminant dans la structure de la température de l’atmosphère terrestre. Sans la protection de cette couche d’ozone les rayons UV pénètrent l’atmosphère et atteignent la surface de la terre. Ses effets néfastes ont un côté destructeur pour les organismes. Nous les elfes nous sommes les premiers à en souffrir et avons de plus en plus de mal à contrôler les variations atmosphériques. Déluges, tremblements de terre, typhons, cyclones ne nous obéissent plus. Transmet ce message aux enfants car ils seront les adultes de demain.
De sa main il caressa sa joue puis comme une brise légère il disparu.
Depuis cette rencontre elle parcoure les routes de France, plus pour son travail, mais pour conter aux petits et aux grands l’histoire de l’elfe Sylvain, qui chaque matin ou quelle soit la réveille avec un petit rayon de soleil.