Molly vivait avec ses parents dans une petite maison de bois au bord de la mer sur une île lointaine. Ses parents
étaient pêcheurs. Ils étaient pauvres et ne vivaient qu’avec le peu d’argent que leur rapportait la vente au marché
de leur pêche. Les autres pêcheurs n’étaient guère plus riches qu’eux.
Toute petite déjà, Molly avait le droit d’accompagner ses parents à leurs sorties en mer. La barque était vieille et
l’eau s’y infiltrait souvent quand les vagues roulaient plus fort. Le filet, que son papa lançait au loin pour tenter
d’attraper les plus gros poissons, s’était troué sur les rochers. Il ne pouvait même pas payer le remmaillage de
son filet à la vieille dame, assise au port et qui passait ses jours à s’abîmer la vue sur les trous à réparer.
En mer, Molly aidait sa mère à trier les poissons par taille et couleur pour préparer un joli étal à leur retour. La
famille Malloy était connue pour la belle présentation de leurs poissons et leur qualité de fraîcheur.
Un jour, au milieu de tous ces poissons encore frétillants, quand le filet avait été vidé par son père sur le fond de
la barque, Molly remarque un petit poisson tout jaune. Celui-ci la regardait avec de grands yeux marrons et
semblait vouloir lui dire quelque chose.
Oh, s’écria Molly, celui-là je le garde pour moi et vivant ! Aussitôt elle emplit une vieille boite de conserves d’eau
de mer et y mit le petit poisson doré. Une fois rentré il aura un bocal en verre. Les parents de Molly souriaient et
pensaient, que de toutes les façons, ce poisson était trop petit pour être vendu.
Tous les matins, Molly nourrissait « Flèche d’Or », elle l’avait surnommé ainsi tant il tournait vite dans sa nouvelle
maison, et le soir elle lui parlait en lui souhaitant une bonne nuit. Un jour avant d’aller coucher, Molly plongea sa
main dans le bocal pour caresser son poisson doré. Lorsqu’elle ressortit sa main du bocal celle-ci était recouverte
de paillettes d’or. Elle secoua sa main pour s’en débarrasser et, tout d’un coup, tous ces minuscules débris
dorés se rassemblèrent dans sa main pour former une belle pièce d’or.
A compter de ce jour la famille Malloy n’eut plus jamais faim. Le papa de Molly a pu s’acheter une nouvelle
barque et un filet tout neuf, bien plus solide que le vieux. Ils invitèrent à manger tous leurs amis pêcheurs et leurs
familles. La vieille cabane fut rénovée et Molly offrit une paire de lunettes toute neuve à la vieille dame qui
réparait les filets au port.
Grâce à Molly et son poisson d’or, l’île entière vivait enfin heureuse.
Connemara et les Iles d'Aran, Irlande, Mai 2004.