Les contes pour enfant du monde
La platène des enfants
Lallement, France, Colline, 60 ans
Maman vient de coucher sa petite Caline, elle lui raconte une histoire et l'embrasse. Caline ferme les yeux et soudain ! elle entend un léger bruit, quelqu'un gratte à la fenêtre, c'est le Spatie.
Le Spatie est gros comme le poing, il apparaît aux enfants, qui sont les seuls à le voir, l'entendre et le comprendre.
Il entre sans ouvrir ni porte ni fenêtre, il appuie sur le petit nez de Caline et hop ! Caline vole, ils traversent tous deux les murs et partent sur la planète des enfants.
De loin, la planète se présente comme une boule de couleur, belle et lumineuse. Caline n'a pas le temps de l'admirer que déjà ils arrivent.
- Qui nous a emmenés Spatie ?
- Nous le verrons tout à l'heure, viens ! Tu as beaucoup de choses à découvrir.
En effet, quel surprenant paysage ! Les maisons sont à la taille des enfants, les portes, les fenêtres, les marches et le mobilier aussi. Les façades sont décorées de dessins d'enfants. Les sceaux de peinture sont là, les pinceaux attendent, chacun peut se servir.
Sur les chemins recouverts d'un tapis d'herbe douce, toutes sortes d'animaux circulent.
- Ce sont eux qui transportent les enfants, explique le Saptie.
Les petits sont portés dans la poche des kangourous et les plus grands choisissent l'animal qui leur convient.
- Comment fait-ont pour les appeler ? demande Caline.
- Tu tires une fois sur le lobe de ton oreille, et tu choisis en fonction de la course. Si tu veux grimper sur la colline, tu appelles une chèvre, si tu veux faire des glissades tu appelles une marmotte, si tu veux plonger dans le lac, tu appelles un dauphin, ou une guenon si tu veux grimper aux arbres.
- Il y a des bateaux sur le lac ?
- Oh ! oui ! de formidables transporteurs qui sont des Dinosaures.
- Des Dinosaures, mais ils n'existent plus.
- Tu sais Caline, quand les Dinosaures ont disparu de la terre, ils sont venus sur cette planète comme beaucoup d'autres animaux. Certains sont venus parce que le climat de la terre changeait. Maintenant, ils viennent parce qu'ils ne veulent pas être domestiqués de force par les hommes, et d'autres ne veulent plus supporter la pollution terrestre.
- J'aimerais voir les dinosaures.
- Oui ! Et sais-tu qu'ils forment un groupe.
- Ah !
- Là-bas, tu peux voir le diplodocus, dès son arrivée il a voulu construire et transporter les maisons, son long cou le rend très adroit.
- Mais c'est génial, s'écrie Caline.
- Les brontosaures ont choisi d'être bucherons. Ils abattent et transportent les arbres.
- Tu me fais voir les dinosaures bateaux ?
- C'est loin, demande un transporteur
- Je fais comment ?
- Tire sur le lobe de ton oreille et demande un animal.
- Un chat ?
- C'est un peu trop petit.
- Un éléphant ?
- C'est un peu gros
- Quoi alors ?
- Prends un lévrier, tu seras étonnée par sa rapidité.
- Caline tire sur son oreille et demande un limier. En voyant arriver le chien de chasse, le Spatie éclate de rire.
- Tu t'es trompée Caline, J'espère qu'un lièvre ne croisera pas route
sinon ! Nous ne sommes pas arrivés.
- Le Spatie se pose sur l'épaule de Caline qui s'installe sur le dos du grand chien et en route. Le limier file vers le lac.
- Ah ! Les dinosaures ! S'écrie Caline en arrivant. Mais ils sont énormes, je ne les pensais pas si grands. Ce sont des Géants.
- Et regarde, tu vas monter sur le stégosaure, vois comme il est pratique avec son dos en dents de scie, ce qui permet à chaque enfant de s'asseoir dans un creux, comme dans un fauteuil. Et pour ne pas ressortir trempée, tu vas faire comme les autres enfants, te rouler dans les plumes de canard qui sont imperméables.
Les géants attendaient, accostés au ponton surélevé, pour que les enfants puissent monter et s'installer confortablement.
De retour de sa promenade, Caline applaudissait, riait, sautait, quand soudain ! La fillette poussa un cri épouvantable.
- Aaaaah ! Qu'est-ce que c'est Spatie ? J'ai peur !
- N'aie pas peur. Ah ! Quel farceur celui-là ! Il aime faire peur aux nouveaux. C'est lui qui nous a emportés jusqu'ici. C'est notre avion.
- Mais c'est horrible.
- Parce que tu n'en as jamais vu. Il a un nom très compliqué, c'est un : Ptérodactyle. Nous étions assis sur ses ailes, comme sur un tapis volant. Tu ne t'en souviens pas ?
- Non ! Il vivait sur la terre lui aussi ?
- Et oui ! Mais regarde, les plantes ont suivi elles aussi. Devant Caline, des plantes gigantesques ornaient le paysage. C'était une abondance de fleurs, de teintes merveilleuses, de senteurs délicates, de chants d'oiseaux.
Caline n'avait plus assez d'yeux pour admirer tout ce qui s'offrait à elle.
- Mais ! C'est le paradis ici. s'exclama la fillette.
- Oui ! Mais comme le paradis, il y a des interdits.
- Ah ! Lesquels ?
- Tu vois ce ruisseau.
- Oui ! Oooooh ! comme il brille.
- C'était une merveille, la petite rivière scintillait, les teintes changeantes se succédaient, de petits poissons lumineux jaillissaient comme des étincelles. Les algues s'enroulaient et s'étiraient sous le regard émerveillé de Caline muette d'admiration. Les roseaux dansaient, ils s'allongeaient, se courbaient, se redressaient et tournaient au son d'une musique envoutante.
-Tends les mains Caline, mais surtout ne les referme pas.
Caline tendis ses mains, et tout de suite une pluie de perles d'or et de diamants inonda la petite.
- J'ai du mal Spatie, mes doigts veulent se refermer.
- Alors viens ! Si tu emportais sans le vouloir une seule perle ou diamant, tu redescendrais immédiatement sur la terre sans pourvoir revenir.
- C'était très difficile de retenir mes mains.
- C'est bien peu demander pour profiter de toutes ces beautés, tu ne trouves pas Caline ?
- Oh ! oui !
- Viens voir la fontaine magique.
La fontaine était un feu d'artifice fait de plantes phosphorescentes aux reflets changeants, de feuillage battant l'eau, de poissons volants, de bulles multicolores, de vaguelettes aux formes étranges.
- Spatie, pourquoi l'arbre pose-t-il ses feuilles à côté de moi.
- Attention ! Si tu marches sur une feuille, elle t'emporte. Tu feras de la balançoire et du toboggan, l'ennui, c'est que tu redescendras quand les feuilles l'auront décidé.
Au pied de Caline, une petite fleur attire son attention. De jolies clochettes s'agitent et demande à la fillette : S'il te plait Caline cueille moi, je peux chanter et faire de la musique que si l'on me cueille.
- Spatie m'a interdit de cueillir les fleurs.
- Mais c'est moi qui te le demande Caline, s'il te plait.
L'enfant se penche vers la fleur.
- Caline ! crie le Spatie, non ! Ne l'écoute pas.
Trop tard !
- Elle me l'a demandé, dit Caline
La fleur interdite chante, joue de la musique, et Caline s'envole dans les airs.
- Quel dommage ! Adieu Caline, tu pourras peut-être revenir une autre fois sur la planète des enfants.
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